samedi 31 janvier 2009

Andry: ca suffit !

Vous avez soulevé beaucoup d'espoir auprès de certains Malagasy qui souhaitaient une opposition constructive au pouvoir actuel.

Tout le monde sait que Le Président Ravalomanana n'est pas un exemple de d'honnêteté mais soyons objectifs: il a fait plus que tous les Présidents Malagasy réunis depuis l'indépendance pour développer ce pays, mieux pour changer l'état d'esprit, peu entreprenant des Malagasy.

Oui, Ravalomana n'écoute personne,
Oui, Ravalomanana s'est certainement encore enrichi,
Oui, Ravalomanana est péremptoire et ne se fie pas des protocoles,

mais il a su convaincre le monde entier d'investir à Madagascar (des centaines de milliers de jobs ont été créés en moins de 10 ans); il a pu remettre en place une administration qui est certes loin d'être parfaite, pour lancer et gérer les grands travaux d'infrastructures qui nous manquent tant (routes, ports, fibres optiques, ..).

Bien sur Ravalomanana a ses travers: le Boeing à $60M, probablement la loi sur le bail emphytéotique que les Malagasy n'ont certainement jamais accepté, un style de gouvernance plutôt d'un "Patron de PME" que d'un Président de la République, l'opacité sur le "deal" ou "non-deal" avec Daewoo et bien d'autres certainement.

Mais n'oubliez pas, il a été réélu en 2007 pour 5 ans et je suis prêt à parier que vous avez voté pour lui!

Si vous voulez vraiment la démocratie à Madagascar, il faudrait commencer par respecter les échéances et surtout ce choix populaire qui est valable jusqu'à la prochaine élection présidentielle de 2012.

Andry, vous avez eu l'occasion de structurer une vraie opposition efficace en acceptant de dialoguer avec Ravalomanana et de conduire le gouvernement de transition que vous réclamiez tant: une sorte de cohabitation qui n'aurait été que bénéfique pour le pays.

En lieu et en place, vous avez complètement déliré, aujourd'hui en vous proclamant "Président de Madagascar", ce qui vous a mis tout de suite hors la loi.
Quelle sottise, ça aurait été drôle si des vies humaines n'ont pas été perdues.

Maintenant Ravalomanana va avoir encore les mains libres et pourtant il a besoin d'être encadré et contrôlé; pire pour le pays, les investisseurs vont fuir (voir ce que l'Ambassadeur des Etats-Unis dit dans New-York Times) et les Malagasy vont revenir comme au temps de Ratsiraka.

J'ose espérer que ce n'est pas ce que vous souhaitiez.

Solofo Rafenombolatiana